1953 - La Confirmation d'Ascari

Les dates qui ont marqué la F1
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JTarJ
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1953 - La Confirmation d'Ascari

Message par JTarJ » sam. 03 févr. 2018 3:41

Originellement posté par Tikimi le 22/02/2009

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(Image: Statsf1 : GP d'Allemagne 1953)

C’est le 18 Janvier 1953 que les participants à une nouvelle saison de F1 se retrouvent autour du circuit argentin de Buenos Aires. Alberto Ascari, nouveau champion du monde, court toujours pour Ferrari. Juan Manuel Fangio, le grand absent de 1952, est de retour, au volant d’une Maserati. Giuseppe Farina est présent également, lui aussi sur Ferrari, comme Villoresi et Hawthorn dont les débuts l’année précédente n’étaient pas passés inaperçus.

Pour cette saison 1953, peu de changements si ce n’est l’arrivée du grand prix d’Argentine : Fangio aura donc un GP à domicile ! Le système de points reste le même (à savoir 8-6-4-3-2, +1 pour le meilleur tour en course) et seuls les 4 meilleurs résultats sont pris en compte pour le championnat du monde des conducteurs.

Les qualifications de ce premier grand prix de la saison sont bonnes pour Alberto Ascari qui empoche la première pole de l’année (égalisant ainsi le record de 8 pôles positions alors détenu par Juan Manuel Fangio depuis le GP de France 1950), en signant un tour plus rapide que Fangio, second, de 7 dixièmes ! 1’55’4 pour l’Italien contre 1’56’1 pour l’Argentin. Ferrari annonce la couleur dès ces qualifications en plaçant 3 des 4 monoplaces engagées sur la première ligne, occupée donc par Ascari, Fangio, Villoresi et Farina. Seul Mike Hawthorn, entre la Maserati de Gonzalez et la Gordini de Trintignant, n’atteint que la 2e ligne, en tournant 4 secondes moins rapidement qu’Ascari.

Auteur d’un superbe départ, Gonzalez remonte jusqu’en seconde position mais est rapidement repris par Fangio, puis par Farina quelques tours plus tard. Du 10 au 31e tour, le grand prix sera mené par 3 champions du monde ! Mais Farina sera victime de la remontée de Manzon au 31e tour, puis Fangio, accidenté au 36e tour, cédera sa seconde place au Français. Mais la Gordini de Manzon connaîtra quelques petits problèmes au 43e tour et ne reprendra la course qu’en 6e position.

Alors que Ascari est toujours en tête du grand prix, suivi par Villoresi, la 3e place est très disputée entre Hawthorn et Gonzalez. La Maserati l’emportera, reprenant même la 2e place de Villoresi. Pendant cette bataille, Manzon perd une roue et est contraint à l’abandon, laissant la 6e place à Jean Behra, sur Gordini, suivi par Maurice Trintignant, sur Gordini également.

Villoresi récupère sa 2e place aux alentours du 75e tour, et la fin de la course n’est pas très mouvementée : Alberto Ascari, leader de 100% de la course, boucle ses 97 tours en un tout petit peu plus de 3h (avec le meilleur tour !), devançant d’un tour Villoresi (Ferrari), 2e, Gonzalez (Maserati), 3e, Hawthorn (Ferrari), 4e, et Galvez (Maserati), 5e. Behra termine 6e, hors des points, 3 tours derrière le vainqueur et 3 tours devant l’équipage Trintignant-Schell sur la 2e et dernière Gordini à l’arrivée, 7e. Les deux Cooper de Barber et Brown terminent respectivement l’épreuve à 7 et 10 tours d’Ascari ! A noter le 4e des 5 chelems d’Ascari (en tête du début à la fin, victoire, pole position et meilleur tour en course)

Le grand prix d’Argentine nous donne un avant-goût de la saison… Les Ferrari sont présentes, en force, mais Fangio n’est pas à écarter des prétendants au titre !

Plus de 3 mois plus tard se déroulent les 500 miles d’Indianapolis, comptant officiellement pour le championnat du monde de F1. Mais aucune écurie Européenne n’a fait le déplacement jusqu’aux États-Unis et cette épreuve n’est pas indispensable aux pilotes, dont seulement les 4 meilleurs des 9 grands prix de la saison comptent pour le championnat. Les 500 miles sont remportés par Vukovich sur Kurtis Kraft Offenhauser.

C’est seulement le 7 juin que nous retrouvons les Ferrari, Maserati, Gordini et autres constructeurs européens sur un circuit. C’est celui de Zandvoort, aux Pays-Bas. Le 4e GP des Pays-Bas, le 3e comptant pour un championnat de F1. La première ligne est occupée par Ascari, Fangio (qui tourne en 1 seconde et 6 dixièmes plus lentement !) et Farina. Les trois premières lignes (soient 8 concurrents) ne sont occupées que par des Ferrari et des Maserati. Jean Behra, licencié, ne participe pas à l’épreuve.

Ascari fait une course à l’image du GP d’Argentine… en tête du début à la fin, l’Italien accroît fortement son avance au championnat ! Villoresi et Farina passent Fangio au premier tour, et Farina passera son équipier au 9e tour. Gonzalez et Hawthorn se battent pour la 5e place : Gonzalez passera au 16e tour mais en vain : le Britannique de chez Ferrari reprend la 5e position ! Juan Manuel Fangio est victime d’un problème de transmission et est contraint à l’abandon dès le 36e tour du grand prix, alors 4e. Hawthorn se retrouve donc 4e devant Gonzalez et De Graffenried, deux pilotes Maserati. Suivent ensuite les Gordini de Schell et Trintignant, qui ont eu un début de course assez mouvementée avec la Maserati de Felice Bonetto. A noter que Gonzalez, qui est donc 5e après l’abandon de Fangio, avait abandonné, comme Fangio, sur un problème de transmission quelques tours avant, mais Felice Bonetto lui avait cédé le volant de sa Maserati, qui, une fois passée dans les mains de Gonzalez, a entamée une superbe remontée passant de la 9e place (occupée par Bonetto lors du changement de pilote) à la 5e place en seulement 11 tours.

Au 38e tour, Farina repasse Villoresi pour la 2e position. Au 48e tour, c’est Maurice Trintignant qui passe son coéquipier de chez Gordini, Harry Schell, se retrouvant ainsi 7e. Schell abandonnera une douzaine de tours plus tard, lui aussi sur un problème de transmission. Puis Villoresi termine prématurément sa course au 67e tour suite à un problème d’accélérateur laissant Hawthorn un pied sur le podium. Trintignant est 6e, et Louis Rosier, sur Ferrari, dont le début de Grand Prix n’avait pas été spécialement bon, occupe désormais la 7e position, devant les deux bons derniers du grand prix : Peter Collins et un certain Stirling Moss, 9e. Moss avait participé au GP de Suisse, qu’il avait terminé 8e en 1951 et n’avait plus revu la ligne d’arrivée depuis, puisqu’il n’a terminé aucun des 5 GP auxquels il a participé durant la saison 1952. Au 77e tour, José-Froilan Gonzalez double Hawthorn : ce sera le dernier dépassement de la course.

Il aura fallu 2h53 à Ascari pour remporter sa 2e victoire de la saison, 11 secondes devant Farina, sur Ferrari également. La Maserati pilotée par Bonetto au début, puis Gonzalez, conclut une magnifique remontée par un podium, en terminant à 1 tour du champion en titre. Mike Hawthorn loupe le podium de peu mais se contente d’une 4e position devant la Maserati d’Emmanuel de Graffenried. Trintignant, Rosier, Collins et Moss complètent la liste des pilotes à l’arrivée. Le meilleur tour est cette fois pour Villoresi. Le seul meilleur tour de la carrière de Luigi.

Ascari totalise donc 17 points et occupe la tête du classement après 3 grands prix. Le second du championnat est pour le moment Bill Vukovich, vainqueur des 500 miles, mais qui ne participe pas au reste de la saison. Le troisième rang est occupé pour le moment par Villoresi qui, avec 7 points, devance, grâce à son meilleur tour en course, Farina, Gonzalez, Hawthorn et Cross (ce dernier étant dans le même cas que Vukovich).

GP de Belgique. Pour la première fois de la saison, excepté le GP des Etats-Unis, ce n’est pas Ascari, mais Fangio qui signe le meilleur temps des qualifications. Le champion du monde 1951 tourne en 4 minutes 30 sur le circuit de Francorchamps, soit 2 secondes plus rapidement que son rival italien. Fangio reprend égalise donc le record de poles positions qu’Alberto Ascar avait fait monté à 9. La première ligne est complétée par Gonzalez, sur Maserati. Que la 2e ligne on retrouve les Ferrari de Farina et Villoresi.

Gonzalez prend rapidement le commandement de la course, Fangio dans sa roue, Ascari juste derrière. Premier coup dur pour Maserati au 11e tour, où Gonzalez, en tête du GP, doit abandonner suite à un problème d’accélérateur. Deuxième coup dur deux tours plus tard : Juan Manuel Fangio, qui venait de récupérer la première place, abandonne à son tour : moteur cassé. L’Argentin prendra le volant de la Maserati numéro 6, pilotée les 13 premiers tours par Johnny Claes. Ascari se retrouve donc en tête devant Farina et Hawthorn, la 4e place étant occupée par Marimon au volant de la Maserati n°28. Coup de théâtre au 16e tour où Giuseppe Farina, dont le moteur a lâché, est contraint d’abandonner.

Fangio, pilotant la Maserati de Claes, remonte lentement mais sûrement au classement. Il reprend Trintignant, puis de Graffenried. Au 28e tour, Villoresi passe Marimon puis revient sur Hawthorn, alors 2nd, qui était pourtant sur un bon rythme. La Ferrari n°14 (Hawthorn) doit connaître quelques problèmes puisque le Britannique se fait doubler par Villoresi, mais aussi par Marimon qui revient provisoirement sur le podium, et Fangio. Puis par De Graffenried et Trintignant ! Au 30e tour, Mike Hawthorn pointe 7e alors qu’il occupait la 2e position quelques minutes auparavant. De son côté, Fangio parvient à passer Marimon, pendant qu’Hawthorn reprend la 5e position (quelques minutes seulement car De Graffenried et Trintignant parviendront à repasser). La Maserati de Claes-Fangio, qui est entre les mains de Fangio depuis le 13e tour, abandonne dans le dernier tour, alors 3e !

Ascari remporte une nouvelle épreuve du championnat devant son coéquipier Villoresi. Suivent ensuite les 2 Maserati pilotées par Marimon et De Graffenried, puis la Gordini de Trintignant qui atteint le top 5 ! Hawthorn ne termine que 6e, après une bonne partie de la course passée derrière le leader. La 2e Gordini, celle de Schell, est classée 7e devant la Ferrari de Louis Rosier. Les autres pilotes ayant terminés l’épreuve sont Fred Wacker (Gordini), Paul Frere (HWM) et André Pilette (Connaught), qui termine avec 7 tours de retard. José-Froilan Gonzalez, malchanceux, ne repartira pas totalement bredouille puisqu’il a eu le temps d’empocher le meilleur tour en course, ce qui lui rapporte 1 point.

Au championnat, Ascari totalise 25 points et devance Villoresi, 13 pts. A noter que ce résultat, qui ne fait pas parti des 4 meilleurs de la saison pour Ascari (8 points) ne sera pas comptabilisé dans le classement final !

C’est au grand prix de France qu’Alberto Ascari signe sa 10e pole position, la 13e de Ferrari. L’Italien tourne en 2’41’’2 sur le circuit de Reims, où est revenu la F1 après une saison 1952 à Rouen. Il devance Bonetto sur Maserati, et Villoresi sur Ferrari. Juan Manuel Fangio n’est que 4e, sur la 2e ligne, aux côtés d’une autre Maserati : celle de Gonzalez. Sur les 3e et 4e lignes, on retrouve 3 Ferrari (6e, 7e et 10e) et 2 Maserati (8e et 9e).

Gonzalez pointe premier au premier tour, suivi d’Ascari, Bonetto, Hawthorn, Villoresi, Fangio (décidément habitué à louper ses départs !), Farina et De Graffenried. Au second tour, Bonetto double Villoresi pour la 3e place, mais pointera 10e au 3e tour. Villoresi passe ensuite Ascari et se retrouve donc 2e, alors que Gonzalez mène toujours la course, pendant que Giuseppe Farina passe les deux Maserati de Marimon et Fangio, se retrouvant ainsi en 5e position. Trintignant pointe 8e, devant De Graffenried et Bonetto. Harry Schelle abandonne suite à un problème de bielle sur sa Gordini n°6, alors 15e. Ascari est maintenant doublé par Hawthorn, mais reprendra ses deux coéquipiers (et la 2e place) au tour suivant. La bataille pour le 3e place est très impressionnante et Hawthorn, Ascari et Villoresi n’en finissent pas de se doubler, d’occuper à tour de rôle les 3e, 4e et 5e positions… Au 14e tour, c’est l’abandon pour Trintignant qui laisse sa place à Bonetto. Les 9 premières places ne sont occupées que par des Maserati et des Ferrari. Alors que Gonzalez est toujours en tête, l’ordre de ses trois poursuivants change toujours à chaque tour. Fangio livre un combat à Farina pour la 5e position. Il passe au 23e tour, est repris au tour suivant, mais, au 25e tour, l’Argentin passe Farina, Villoresi et Hawthorn, se retrouvant ainsi 3e derrière Ascari. Villoresi se retrouve 7e au 27e tour, derrière Marimon et devant Bonetto. Fangio double ensuite Ascari et se retrouve 1er, Gonzalez ayant perdu du temps pour avoir rencontré quelques petits problèmes. Gonzalez est 6e au 30e tour, après avoir mené tout le début du grand prix.

Fangio est donc premier, poursuivi par les 3 Ferrari d’Hawthorn, Ascari et Farina. Hawthorn et Fangio se battront pour la victoire jusqu’à la fin du grand prix, occupant tour à tour la tête de la course. Ascari perd sa 3e place au profit de Farina, puis se laisse déborder par Gonzalez et Marimon. Mais le champion du monde doublera Gonzalez puis Farina, repris quelques minutes plus tôt par Gonzalez, maintenant 3e. Au 38e tour, on peut noter l’abandon de Stirling Moss, 15e, sans grande importance pour le résultat final car le « champion sans couronne » ne jouait pas les places d’honneur. Au 42e tour, c’est Felice Bonetto qui abandonne sur un problème de moteur, alors 7e. Marimon, rétrogradé en 13e position, remonte lentement. Au 46e tour, Ascari prend enfin la 3e place de Gonzalez. Voici un petit point sur le classement : Fangio et Hawthorn se battent pour la première place qu’ils occupent à tour de rôle. Ascari est 3e devant Gonzalez. Suivent Farina, Villoresi et De Graffenried. En 8e position, on retrouve la seule Gordini encore en piste, celle de Jean Behra, devançant la Ferrari de Rosier et la Cooper de Gerard, sérieusement menacée par la Maserati de Marimon, qui passera quelques minutes plus tard. Behra se fait reprendre par Rosier au 53e tour, puis par Marimon au 55e. Une fin de grand prix vraiment époustouflante puisque Mike Hawthorn récupère la première place à 3 tours de la fin pour s’imposer pour la 1ere fois de sa carrière. Fangio termine second à moins d’une seconde ! Gonzalez finit 3e, dans la roue de Fangio, et Ascari termine 4e à tout juste 3 secondes. Farina et Villoresi terminent à plus d’une minute, De Graffenried à 2 tours, Louis Rosier, 8e, à 4 tours, puis Marimon termine à 5 tours devant Behra et Gerard. La douzième position va à Johnny Claes sur Connaught, suivi des deux HWM de Collins et Giraud-Cabantous. Louis Chiron, 15e et dernier à terminer la course, passe la ligne avec 17 tours de retard sur Hawthorn !

Un grand prix totalement incroyable, où Fangio y signe le meilleur tour en course et qui permet à Hawthorn de prendre la 2e position du championnat ! Ascari, 1er 28 points, totalise le double de points d’Hawthorn, 2e avec 14 points et Villoresi occupe la 3e place avec 13 pts. Gonzalez suit ce podium rempli de Ferrari en occupant la 4e place avec 11 points.

Grand prix de Grande-Bretagne. Ascari est plus rapide d’une seconde au tour sur Gonzalez, ce qui lui vaut la pole position devant le pilote Maserati. La première ligne est complétée par Hawthorn et Fangio. Ascari, pour la 7e fois de sa carrière, mène le grand prix de bout en bout sans jamais céder la première place. Alors que Fangio, auteur d’un bon départ, se retrouve 2e au bout du premier tour devant Gonzalez, Hawthorn, moins chanceux, connait de sérieux problèmes et pointe… 26e (et dernier) au 4e tour après avoir du repasser par les stands !

Gonzalez reprend rapidement la 2e place de Fangio et la conservera jusqu’au 16e tour. Entre temps, Farina, doublé au départ par Villoresi et Marimon récupère la 5e place après avoir doublé Marimon et profité des problèmes d’Hawthorn. Villoresi se retrouve 4e. Au 16e tour, Gonzalez, alors 2e, se fait passer par Fangio et Villoresi et se retrouve donc devant Farina et Marimon. Hawthorn remonte lentement mais sûrement puisqu’au 20e tour, il est déjà… 13e ! En bataille avec Jean Behra, le Britannique récupèrera ensuite la 12e place. Quand le futur champion du monde (1958) réussira à passer Peter Collins, l’ordre des 9 premiers se stabilisera enfin : Du 33e au 50e tour, Ascari est premier devant Fangio, Villoresi, Gonzalez, Farina et Marimon (qui occupent tour à tour la 5e place). En 7e et 8e place suivent les deux Connaught de Tony Rolt et Roy Salvadori qui suivent le rythme imposé par les Ferrari et Maserati. Enfin, 9e, Mike Hawthorn, auteur d’une belle remontée ! Mais les suspensions de Salvadori lâchent au 50e tour, laissant Hawthorn 8e. Au 66e tour, c’est le coup de théâtre. Villoresi, qui occupait la 3e place, est à son tour victime de ses suspensions. Au même tour, le moteur de Marimon, alors 6e, casse. Et ce 66e tour sera riche en émotions puisque Mike Hawthorn parvient enfin à doubler Rolt, gagnant ainsi 3 places en un seul tour ! Au 70e tour, alors qu’il ne reste plus que 20 tours à couvrir, c’est Tony Rolt qui quitte la course sur un problème de transmission. La 6e position est ainsi récupérée par Jimmy Stewart qui participe ici au seul grand prix de sa courte carrière en F1 sur une demande de Cooper. Mais le jeune Jimmy abandonne au 79e tour, sur un bête tête-à-queue.

C’est finalement Alberto Ascari qui est le premier pilote à boucler les 90 tours. Il devance Fangio d’une minute. Farina (qui avait doublé Gonzalez peu après l’abandon de Villoresi) et Gonzalez terminent à deux tours du vainqueur, Hawthorn arrive avec 3 tours de retard, Felice Bonetto en totalise 8, tout comme Prince Bira, seul pilote Connaught à l’arrivée. Ken Wharton arrive à 10 tours d’Ascari et Jimmy Stewart, non-classé suite à son abandon, n’a bouclé que 11 tours de moins que le vainqueur, soit plus que Whitehead et Rosier qui, eux, son classés.

Les points du meilleur tour en course sont partagés entre Gonzalez et Ascari, car le système de chronométrage de l’époque n’était pas assez précis pour départager les deux rivaux. Ascari remporte donc en Angleterre son 5e et dernier chelem. Il ne reste plus que 3 grands prix à courir avant la fin de la saison, et, comme seuls les 4 meilleurs résultats sont pris en compte, Ascari, avec ses 4 victoires depuis le début de la saison, est sacré Champion du Monde 1953 ! Il totalise 33.50 points. Hawthorn est pour le moment 2e du championnat avec 16 points devant Gonzalez, 13.5 pts et Fangio et Villoresi, 13 pts chacun. Farina est 6e avec 12 pts.


Améliorant le record qu’il détient déjà, Alberto Ascari signe la 12e pole position de sa carrière. Pour la 3e fois consécutive, les pilotes de F1 se préparent à affronter les 1000 virages du Nürburgring, et Ascari signe le meilleurs temps des essais en passant tout juste sous la barre des 10 minutes avec un temps de 9’59’’8. Fangio, seul pilote Maserati sur la ligne, signe le 2e temps en 10’03’’7 devant les deux Ferrari de Farina (10’04’’) et Hawthorn (10’12’’). La seconde ligne est composée de Trintignant (10’21’’), Villoresi (10’22’’) et Bonetto (10’40’’). 34 pilotes sont au départ, dont 7 de l’écurie Véritas qui s’aligne ici au dernier des 6 GP auxquels elle a participé et 2 pilotes BMW Special, également au départ du dernier de ses 2 GP (avec Allemagne 1952). Edgar Barth sera le seul représentant d’EWM, qui est au départ d’un grand prix pour la première et la dernière fois.

Ascari, déjà champion du monde (puisqu’il ne reste que 3 épreuves et que seuls les 4 meilleurs résultats de chaque pilotes comptent pour le classement final), n’a plus aucune pression, mais n’a pas pour autant l’intention de se contenter des places de milieu !

Dès le départ, Ernst Loof abandonne sur un problème de pompe à essence : une Veritas en mois… Puis l’AFM de Hans Stuck est victime de son moteur. Dans le premier tour, Trintignant (Gordini), Bauer (Veritas) et Salvadori (Connaught) abandonnent également, pendant que Mike Hawthorn prend la 3e place de Giuseppe Farina. Stirling Moss, élancé en 12e position, est 18e. Au 2e tour, Hawthorn s’en prend désormais à Fangio, pendant que la 2e des 3 AFM-BMW au départ connaît une casse moteur : celle de Bechem. Au 3e tour, le moteur BMW de la dernière AFM (pilotée par Fitzeau) casse, peu après l’abandon causé par des problèmes de transmission sur la Ferrari n°34 de Kurt Adolff. Schell passe De Graffenried pour la 7e place, et Moss est revenu 14e. Il doublera son coéquipier Brown au tour suivant, prenant ainsi la 13e position de la course. Au 5e tour, Hawthorn récupère la tête du grand prix en doublant le nouveau double champion du monde Alberto Ascari. Au cours de la course, Ascari et Villoresi casseront 2 moteurs sur les voitures qu’ils se sont partagées. Au 8e tour, Farina, 3e, passe en tête, Fangio dans sa roue. Hawthorn se retrouve donc 3e : le podium ne changera plus jusqu’à la fin.

Farina boucle les 18 tours en 3h, 2 minutes et 25 secondes, avec 1 minute et 4 secondes d’avance sur Fangio, 1 minute 43 sur Hawthorn et 8 minutes 48 sur Bonetto qui termine 4e. De Graffenried termine 5e et la 6e place revient à… Stirling Moss ! Ascari inscrit tout de même 1 point (qui ne changera pas son score final) en signant le meilleur tour de la course, battant ainsi le record jusqu’alors détenu par Fangio de 8 meilleurs tours en course ! La 2e place du championnat est très disputée, puisque Farina totalise 20 points, Fangio 19 et Hawthorn 18 ! Gonzalez (13.50 pts) et Villoresi (13 pts) se battent pour la 5e position.

La F1 se retrouve pour la 4e et avant-dernière fois sur le circuit de Bremgarten, en Suisse. Le circuit sera abandonné suite à l’accident du Mans 1955 et la seul GP de Suisse après la fermeture du circuit se déroulera à Dijon (mais nous reviendrons dessus au résumé 1954).

Avec un tour bouclé en 2’40’’1, Fangio offre sa 2e pole position à Maserati, sa 10e personnelle. Ascari, de 6 dixièmes plus lent, et Farina, à plus de 2 secondes, complètent cette première ligne. Trintignant (Gordini) et Marimon (Maserati), occupent la 2e ligne.

Un accrochage entre Louis Rosier et Jacques Swaters met les deux Ferrari hors course avant même que l’épreuve ne commence ! Ascari pointe 1er à la fin du premier tour, devant Fangio qui a donc perdu la tête de la course. La 3e place est occupée par… Hawthorn, parti 7e ! Suivent Marimon, Villoresi, Bonetto, Farina, De Graffenried et Trinignant. Paul Frere abandonne au 1er tour. Au second tour, Trintignant passe de Graffenried et se retrouve 8e. Au 5e tour, Villoresi, Bonetto et Farina passent tous les trois devant Marimon, qui a connu quelques soucis. De Graffenried est maintenant doublé par Lang. Au 7e tour, Farina parvient à passer Villoresi puis Hawthorn, avant de doubler Fangio au 10e tour. Fangio rétrograde progressivement jusqu’à se retrouver 9e dès le 13e tour ! L’Argentin connait apparemment des problèmes de soupapes. Villoresi passe Hawthorn pour la 3e place au 13e tour, mais perdra cette place au 20e tour. Fangio remonte progressivement jusqu’en 5e position mais abandonnera définitivement. Il aidera Bonetto pour la fin du GP. Le Bonetto en question double Villoresi au 34e tour, imité 2 tours plus tard par Trintignant. Au 41e tour, Ascari perd la tête du grand prix, la laissant à Farina, et se retrouve 4e. Marimon est 2e, Hawthorn 3e, mais les positions des deux pilotes seront inversées au 45e tour, peu avant que Marimon se fasse reprendre par Ascari. Marimon est contraint à l’abandon dès le 46e tour. Au 49e tour, Lang passe Villoresi et se retrouve 5e. Au 51e tour, Ascari prend la 2nd place de Villoresi, et se réinstalle en tête en doublant Farina au 54e tour. Villoresi et Lang se battent pour la 5e place, mais Lang prend le dessus.

Nouvelle victoire d’Alberto Ascari, qui bat le record de victoires, mais c’est la dernière fois que l’Italien prendra ce record. Il devance Farina et Mike Hawthorn de plus d’une minute. La Ferrari numéro 32 de Bonetto et Fangio termine à un tour. Hermann Lang, pour son deuxième et dernier grand prix, termine 5e et fête sa seule entrée dans les points (il avait abandonné en Suisse). Il devance Villoresi et Ken Wharton, dans le même tour (à 3 tours d’Ascari).

Fangio totalise 3.5 points de retard sur Farina à 1 GP de la fin. La performance d’Ascari, qui enlève le meilleur tour, est une de ses 4 meilleures de la saison et est donc comptabilisée dans son score final, à la place du GP de Belgique.

31 pilotes sont engagés au GP d’Italie 1953, dont 28 seront au départ de l’épreuve. La Maserati de Fangio, sur la première ligne, est prise en sandwich par les deux Ferrari d’Ascari, poleman, et de Farina, 3e temps. Marimon, Villoresi et Hawthorn sont sur la deuxième ligne, Bonetto, Trintignant et De Graffenriend sur la suivante. C’est le dernier GP de la saison, les enjeux sont moindres, mais la bataille la plus intéressante est celle pour la 2e place, entre Fangio et Farina. Farina a pour le moment un bel avantage, mais insuffisant pour se reposer pendant la course ! D’ailleurs, les trois meilleurs du championnat 1953 mèneront à tour de rôle le GP. Ascari pendant 62 tours, Fangio pendant 13 tours et Farina durant 5 tours.

C’est Ascari qui est en tête à 1 tour de l’arrivée. Mais le voilà qui s’accroche ! Je ne suis pas sûr mais il semblerait que l’accrochage d’Ascari ait eu lieu avec Marimon, qui avait 5 tours de retard. La bataille pour la victoire entre Farina et Fangio fait rage, mais l’Italien l’emportera finalement avec moins d’une seconde et demi d’avance sur son rival ! Fangio empoche également le meilleur tour de la course, et un total de 9 points… qui lui offre la 2nd place du championnat ! Villoresi termine 3e devant Hawthorn et Trintignant

Au total, Fangio a inscrit moins de points que Farina en 1953 (29.5 contre 32). Mais les 4 meilleurs résultats de l’Argentin lui font totaliser 28 points, tandis que les 4 meilleurs de l’Italien lui offrent 26 points, non-suffisants pour le champion 1951. Hawthorn termine 4e du championnat, devant Villoresi et Gonzalez. Ascari remporte son 2e et dernier titre. Il décédera en 1955 sur le circuit de Monza, mais il n’est pas impossible qu’il ait remporté d’autres titres sans ce tragique accident. La saison 1953 se conclut par 4 hommes champions du monde, dont Hawthorn qui ne remporta son unique titre qu’en 1958 (donc n’était pas encore titré fin 1953). Ascari et Ferrari ont vraiment dominés la saison. Hawthorn, Farina et Fangio empochent une victoire chacun, Ascari en empoche 5 et la couronne mondiale qui va avec. En tête aux classements 1953 par victoires, poles positions, meilleurs tours en course, points et tours en tête, Alberto Ascari et Ferrai représentent bien la puissance de l’Italie en F1 cette année là !

Tableau de résultats de Statsf1
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@Raks: je posterai ça sur superf1.be peut etre demain ou dans les jours qui suivent, car je n'ai pas vu d'erreurs dans mon texte mais peut etre des internautes en trouveront-ils!

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